Le vendredi 19 avril 2013, Thierry Jamin et l’archéologue espagnol Daniel Merino Pánizo se rendent au Ministère de la Culture de Lima où ils déposent une lettre adressée au Vice-Ministre de la Culture, Monsieur Rafael Varon, dans laquelle les deux chercheurs s’étonnent de n’avoir encore reçu aucune réponse concernant l’Appel qu’ils avaient formulé en décembre 2012 contre la Resolución Directoral du 05 novembre précédent, leur refusant le permis pour réaliser de nouvelles recherches à Machu Picchu. Le délai légal pour répondre à cet Appel était pourtant de trente jours ouvrables. Délai largement dépassé. La réponse ne se fera pas attendre longtemps…
En effet, le 23 avril 2013, une nouvelle affaire éclate contre Thierry Jamin. Dans son édition nationale, le journal « El Comercio » titre en page A12 « Francia revela que falso arqueólogo pretendía excavar en Machu Picchu. Advierten que el francés Thierry Jamin, quien quería buscar la tumba de Pachacútec, no tiene formación científica ».
D’après cet article, le Directeur Général de Culture de Cusco, David Ugarte Vega Centeno, venait de déclarer que « le citoyen français Thierry Jamin, qui prétendait réaliser des excavations à Machu Picchu, à la recherche de la tombe de Pachacútec, n’était pas archéologue et n’avait aucune formation scientifique ». Cette information lui aurait été communiquée par le Ministère des Relations Extérieures français qui désirait alerter les autorités péruviennes sur le risque que pouvait courir la citadelle de Machu Picchu. Madame Véronique Gervais, de la Sous-direction des Recherches et des Échanges scientifiques du ministère français, se serait réuni avec l’Ambassadeur du Pérou en France, auprès duquel elle lui aurait fait part de cette situation.
« Les services français des Affaires Étrangères, » poursuit le journal en citant David Ugarte, « ont adressé une lettre aux autorités péruviennes dans laquelle ils avertissent que Thierry Jamin est considéré comme une personne pouvant porter préjudice à notre patrimoine et altérer les relations franco-péruviennes en matière d’archéologie. »
L’article de « El Comercio » continue en affirmant que « le ministère français appuie la position assumée par la Direction Régionale de Culture de Cusco, qui a refusé la demande de Thierry Jamin pour réaliser des excavations à Machu Picchu ».
Utilisant cette soi-disant information des autorités françaises, David Ugarte Vega Centeno réitère ses attaques diffamatoires à l’encontre de Thierry Jamin et justifie le refus de la Direction Régionale de Culture – Cusco à lui accorder un permis pour poursuivre ses recherches à Machu Picchu : « Nous autres, » déclare-t-il, « nous disions qu’il s’agissait d’un aventurier qui se faisait passer pour un archéologue et dont l’unique intention était de piller Machu Picchu. Aujourd’hui, on nous a donné raison. Il faut alerter les autorités régionales et les médias pour qu’ils ne se laissent pas surprendre par cet « explorateur » qui voulait faire pression à travers la presse ».
Nous avons enquêté sur place auprès des intéressés. Toute cette affaire n’a été qu’une immense manipulation orchestrée par les responsables de la Direction Régionale de Culture – Cusco, destinée à discréditer Thierry Jamin et son groupe et justifier le refus des autorités locales pour leur accorder un permis destiné à poursuivre leurs recherches à Machu Picchu. Nous allons le démontrer…
Le 25 avril 2013, le journal « El diario el Sol del Cusco », titre à son tour en première page « David Ugarte dijo que hará respetar los derechos del Cusco. DRC no teme denuncia de huaquero francés. » Comme toujours, l’auteur de l’article, le « journaliste » Grimaldo Zúniga C., lié à la Direction Régionale de Culture – Cusco, se montre toujours aussi insultant à l’encontre du chercheur français.
Dans un article sur quatre colonnes publié par « El diario el Sol del Cusco » ce 25 avril, Grimaldo Zúniga et David Ugarte poursuivent leur opération d’intoxication et de diffamations contre Jamin. Pour le Directeur Régional de Culture – Cusco, David Ugarte, la plainte formulée contre lui par l’explorateur français ne lui fait pas peur. Bien au contraire ! « Il réaffirme que ce n’est qu’un simple aventurier et un huaquero, lequel, sans aucun professionnalisme ni aucun équipement, prétend surprendre tout le monde pour qu’on l’autorise à réaliser des excavations à Machu Picchu. »
Le Directeur Régional de Culture de Cusco, David Ugarte Vega Centeno, qui sera finalement destitué en décembre 2013 pour différentes affaires ( http://issuu.com/letracierta/docs/letracierta_cusco_028/10), réitère ses attaques contre Thierry Jamin : « Je réaffirme mes propos en disant que c’est un aventurier, non un archéologue, et je possède une communication qui vient de France et de l’UNESCO, dans laquelle de grandes autorités signalent que cette personne ne possède aucun niveau d’étude reconnu, et maintenant ce monsieur dit qu’il n’est pas archéologue mais géographe. Alors, un géographe va faire des excavations ? »
Dans ses multiples déclarations, David Ugarte Vega Centeno affirme avoir reçu une supposée lettre du gouvernement français alertant les autorités péruviennes sur Thierry Jamin : « Pour affirmer cela, » assure Ugarte, « nous montrons un document officiel du Gouvernement français et quand le tribunal me convoquera, je m’y présenterai pour démontrer ce que je viens de dire et j’espère ensuite que ce monsieur ne sortira pas libre de Cusco ».
Des menaces en bonne et due forme, relayées dans le journal « El Comercio » du 25 avril 2013 en première page et en page 02.
Mais David Ugarte n’a jamais montré ces supposés documents. Et pour cause : ceux-ci n’existent pas ! C’était du bluf !
Le Directeur Régional de Culture – Cusco, ne disposait en fait que d’une lettre interne, rédigée par le Ministère péruvien des Affaires Étrangères à son homologue du Ministère de la Culture. Le gouvernement français n’avait donc adressé aucune lettre aux autorités péruviennes contre Thierry Jamin. Tout au contraire !
Face à la violente polémique entretenue par David Ugarte, les autorités françaises, en la personne de Monsieur Laurent Fabius, Ministre des Affaires Étrangères, tiennent à mettre les choses au clair.
Le 29 mai 2013, Monsieur Fabius adresse une lettre à Thierry Jamin dans laquelle il dément formellement toutes les informations diffusées au Pérou contre celui-ci. En termes quelque peu diplomatiques, le ministre français explique que la polémique était due à « une mauvaise interprétation de l’information par les médias péruviens »…
D’une manière générale, il faut bien le dire, l’attitude des autorités françaises durant toute la période des polémiques fut pour le moins des plus… discrètes. On aurait pu s’attendre à un peu plus de soutien de la part de la France face à d’aussi violentes attaques. À Lima, les archéologues de l’Institut Français d’Études Andines (IFEA) sont plutôt critiques. Ils voient d’un mauvais œil cette affaire impliquant Thierry Jamin. Elle pouvait mettre en danger les relations interculturelles entre la France et le Pérou. D’autant plus qu’à la même époque (mars 2013), la vente aux enchères, à Paris, d’une centaine d’objets du Pérou précolombien, malgré l’opposition des autorités péruviennes, avait déjà quelque peu altéré les relations bilatérales entre les deux pays.
Dans un souci d’apaisement Thierry Jamin décide, en juillet 2013, d’abandonner les poursuites en diffamations qu’il avait engagées quelques mois plus tôt contre David Ugarte Vega Centeno, Fernando Astete Victoria et Piedad Champi Monterroso.
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