Malgré les polémiques et les manœuvres de toutes sortes pour empêcher Thierry Jamin et son groupe de poursuivre leur projet visant à l’ouverture des chambres funéraires découvertes sous le « Temple des Trois Portes » en avril 2012, l’équipe de l’Institut Inkari – Cusco présente de nouveau leur projet le 13 juin 2013, auprès du Ministère de la Culture. Toujours dirigé par l’archéologue de Cusco Hilbert Sumire Bustincio, celui-ci est enregistré sous la référence N° 023078 – 2013.
Au cours des mois de juillet et août 2013, le projet intitulé « Proyecto de Investigación Arqueológica (Con Excavación). Apertura de Vano de Acceso Tapiado del recinto 02, del Sector II, Sub Sector E, Unidad 03, del Sector Urbano de la Ciudadela Inka de Machu Picchu », fait de nouveau l’objet d’une évaluation dans les services compétents.
Fin août, le projet « Machu Picchu » est déclaré irrecevable du fait de l’Appel en cours de la décision du 05 novembre 2012 et présenté par Thierry Jamin et Daniel Merino en décembre 2012. Mais l’affaire piétine. Malgré les délais légaux, la justice n’avance pas. Les responsables locaux du Ministère de la Culture cherchent visiblement à gagner du temps et à laisser pourrir la situation.
Fin août 2013, Thierry Jamin adresse une copie complète du « Projet Machu Picchu » à Gérard Borras, Directeur de l’Institut Français d’Études Andines, pour un examen technique des recherches envisagées. Monsieur Borras promet de soumettre le projet à ses spécialistes. L’explorateur français ne sera pas déçu !
En septembre 2013, une équipe d’archéologues du Sanctuaire National Historique de Machu Picchu réalise diverses mesures et plusieurs scanners du « Temple des Trois Portes » et de l’entrée découverte par David Crespy en février 2010. Des touristes français, présents ce jour-là, observent la scène et prennent des photos. Certaines rumeurs évoquent un projet présenté par les responsables du parc de Machu Picchu pour réaliser l’ouverture des chambres souterraines. Un projet concurrent à celui de l’Institut Inkari.
Depuis les polémiques, l’accès vers l’entrée conduisant aux cavités découvertes par Thierry Jamin et son groupe en avril 2012, est interdite. Un panneau indique « Obras de trabajo » et il s’avère impossible de s’approcher du site…
Le 03 octobre 2013, Gérard Borras, Directeur de l’IFEA, adresse à Thierry Jamin un document de deux pages faisant office d’ « évaluation technique » du projet Machu Picchu. Dans la première page, Monsieur Borras précise que « nous avons convenu d’une évaluation de votre projet par nos experts archéologues. Vous trouverez leurs remarques dans le document ci-joint [le document en question ne fait qu’une page !]. Leurs analyses, menées avec la plus rigoureuse objectivité et professionnalisme, invalident sérieusement le dossier. Nous ne pouvons donc donner un quelconque appui scientifique ou logistique à votre projet. »
C’est une vraie douche froide ! En fait d’une « évaluation technique rigoureuse et professionnelle » (sic) le document montre à l’évidence qu’aucune étude sérieuse n’a été menée sur le projet en question. Les imprécisions et les erreurs techniques des soi-disant « experts » prouvent qu’aucun spécialiste de l’IFEA ne s’est réellement penché sur le dossier.
Les Internautes et les professionnels de l’archéologie pourront consulter eux-mêmes ce « rapport technique » dans la rubrique « Documents » de ce site Internet. Il semble que ces « experts » ne se soient basés uniquement que sur la plaquette de présentation du projet « Machu Picchu 2012 » destinée aux médias et aux partenaires du projet.
Le 27 novembre 2013, Thierry Jamin adresse une longue lettre à Monsieur Borras dans laquelle il revient point par point sur « l’évaluation technique » réalisée par les « experts » de l’IFEA.
Chacun pourra se faire en conscience sa propre opinion…
A la même époque, face aux polémiques grandissantes, dont certaines mettent en cause le résultat même des géo-radars, David Crespy contacte par Internet, le 05 novembre 2013, les responsables de la société OKM, fabricant du Rover C New Edition et du Cave Finder. Les résultats obtenus par notre équipe étaient-ils bien fiables ? Les cavités repérées par nos appareils étaient-elles réelles ?
Voici la lettre (en anglais) de Crespy à OKM, dans laquelle David leur confie ses doutes. Il joint au courrier un exemplaire complet des diagnostiques réalisés par l’ingénieur Freddy Suta avec les machines OKM :
"Hello OKM team, My name is David Crespy, I live in Spain and I am the General Manager of a Division of the Canadian based company Magna. I have recently been involved in an archeological research program in Machu Picchu. The team used - among others - one of your equipment, the CaveFinder, to detect potential cavities in a specific area of the Inca city. Here is the report of the external company who performed the exploration: And here is an extract from the web page of OKM – Emirates. You will certainly agree with me that your picture is identical to the ones presented in the report. I only see 2 possibilities at this stage, either the author of the report took pictures from your website, either OKM-Emirates decided to use a picture from the Machu Picchu search to illustrate the capabilities of the CaveFinder. If this is the case, I think the owner of the picture, Inkari (Cusco), would have no problem to give you the right to use the photo in your website provided that you indicate the origin of the picture. If there is an other explanation, please let me know. I thank you in advance for your prompt feedback. Best Regards David Crespy, General Manager"
Le même jour, les responsables de OKM répondent à David. Ils viennent d’examiner attentivement le rapport technique de Freddy Suta. Pour eux, les résultats obtenus à Machu Picchu par l’équipe d’Hilbert Sumire et de Thierry Jamin ne font aucun doute. Les cavités existent bel et bien. Ecoutons-les :
"Dear David, Thank you for your email and bringing your concerns to our attention. We have reviewed the pictures based on your provided report and do not see identical scans, but only similarities amongst the scans. Furthermore, please be informed that the images used on our homepage have been taken by our exploration team. Nevertheless, scans with the Cavefinder do look very similar in case there is a "hit", hence I would not say that your cooperating company is copying pictures either. We hope this clarifies.
Best regards. OKM Emirates."
Réponse de David Crespy le même jour :
"Dear OKM-Emirates team, Thank you very much for your prompt answer. Your response fully clarifies my doubts. Please find attached a link to the exploration made last year in Machu Picchu with different instruments including several equipment's from OKM: https://www.youtube.com/watch?v=vxW13JXAt50 What do you think about the discovery and the photos in the report ? The area seems to be quite complex with a lot of cavities (tunes and caves) and for sure what seems to be a buried chamber. We are actually fighting to get the permissions to open the conduct.Do not hesitate to give me some inputs about the pictures in the report, I would be very interested to get your expert view.
Thank you in advance.
Best Regards. David Crespy"
Réponse de OKM, le même jour :
"Dear David, Thank you for your email. Reviewing your provided scans, many scans show very clear cavities. Furthermore, did you use any other machine to look for metal/ treasures ? It looks like there has not been much discovered/ emptied at the temple yet, hence there is chance of finding some really nice targets. Would be great to see some more pictures.
Best regards. OKM Emirates."
Nouvelle réponse de David Crespy à OKM :
"Dear OKM-Emirates team, Yes, we used an other equipment from Nokta (the Golden King). Here is the report, showing a corridor from the door to the burial chamber. The red color of the corridor indicates the presence of metal/gold/silver inside: We obtained a lot of other indications about the presence of gold/silver disclosed in the map at the end of the report. So you are right, the spot seems to be totally virgin, as let originally by the Inca's when they abandoned the city. It is a tremendous and very surprising discovery ! Unfortunately, we are team of private persons and would need to find some sponsors to help us supporting the long road to get all permits and then handle the opening project. So if you know somebody / some company interested, let me know. For sure the opening event would have a large publicity in South America and in the rest of the world. I hope ! :-) Best Regards.
David Crespy General Manager"
La société OKM, l’un des leaders mondiaux dans la fabrication des géo-radars, confirme donc à David Crespy les résultats des résonances électromagnétiques réalisées à Machu Picchu en avril 2012 par l’équipe Inkari. Les découvertes sont réelles. La compagnie en est à ce point convaincu qu’elle utilisera même ces découvertes sur son site Internet pour promouvoir le Rover C New Edition et le CaveFinder…
Décembre 2013, la Chambre du Commerce et du Développement du Pérou (DIRCETUR) décerne à l’Institut Inkari – Cusco « El Inka Dorado Award », en récompense du meilleur projet de recherche scientifique pour le « Projet Machu Picchu 2013 ».
Le 07 janvier 2014, Monsieur Gérard Borras, directeur de l’IFEA, répond à la lettre de Thierry Jamin, en date du 27 novembre 2013. Sans revenir sur les observations techniques de Thierry, la réponse du directeur apparaît des plus polies et diplomatiques. L’affaire de Machu Picchu est devenue politique. Le Pérou est libre de travailler avec qui il veut…
Le 10 janvier 2014, Thierry Jamin présente une lettre officielle auprès du Ministère de la Culture par laquelle son équipe abandonne les démarches en Appel de la décision du 05 novembre 2012. La lettre est enregistrée au ministère le 29 janvier 2014, sous la référence N° 023078-2013.
Le 14 avril 2014, le Ministère de la Culture, par sa Resolución Directoral N° 177 – 2014 – DGPA – VMPCIC / MC, valide l’abandon des recours en annulation de la Resolución Directoral du 05 novembre 2012.
Le 14 juillet 2014, l’Institut Inkari – Cusco présente de nouveau officiellement un projet de recherche, dirigé par l’archéologue péruvien Hilbert Sumire Bustincio, dont l’objectif reste l’ouverture des cavités souterraines découvertes en avril 2012 et l’étude du matériel archéologique contenu dans les possibles chambres funéraires. Le projet est enregistré sous la référence N° 029622 – 2014.
Le projet s’est étoffé. L’organisation internationale Restaurateurs Sans frontière est prête à participer aux fouilles. Et l’anthropologue américain Haagen Dietrich Klaus, de l’Université George Mason, de Virginie (USA), intègre le groupe comme spécialiste pour l’étude du matériel funéraire organique.
Au cours des mois de juillet et août 2014, le « projet Machu Picchu » de l’équipe Inkari – Cusco passe de nouveau dans les différents services du Ministère de la Culture. Depuis quelques semaines, une Commission Technique est de nouveau créée à Cusco. C’est donc à la Direction Régionale de Culture de Cusco à qui il revient de délivrer ou non son permis de recherche à l’équipe de Thierry Jamin. Bien sûr, le projet doit également faire l’objet d’une opinion technique de la part des responsables du Sanctuaire National Historique de Machu Picchu…
Le 04 septembre 2014, la Direction Régionale de Culture de Cusco adresse un courrier à l’Institut Inkari, sous la référence N° 1306 – 2014 – UACGD – DDC – CUS / MC. La lettre est accompagnée d’une Resolución Directoral N° 634 – DDC – CUS / MC, datée du 02 septembre 2014 par laquelle la demande d’autorisation de l’Institut Inkari – Cusco, pour réaliser l’ouverture des cavités souterraines découvertes en avril 2012, est de nouveau rejetée.
Cette fois, la raison invoquée est la suivante : le projet Inkari est déclaré irrecevable en raison de l’existence d’un « projet concurrent » dirigé par l’archéologue José Miguel Bastante Abuhadba et naturellement soutenu par le Sanctuaire National Historique de Machu Picchu. Intitulé « Programa de Investigaciones Arqueológicas e Interdisciplinarias en el Santuario Histórico de Machupicchu – PIAISHM », il aurait été approuvé pour une période de trois ans et prévoit la réalisation de recherches, avec excavations, dans quinze secteurs de Machu Picchu. On peut facilement imaginer que parmi les secteurs retenus il y a -comme par hasard !- le fameux « Temple des Trois Portes »…
Conclusion… provisoire !
Le 29 septembre 2014, Thierry Jamin remet à la Direction Régionale de Culture – Cusco une demande pour obtenir des copies légalisées des « rapports techniques », des mémorandums, du fameux projet « concurrent » et de la Resolución Directoral autorisant son exécution. Certaines rumeurs, émanant directement de la Direction Régionale de Culture – Cusco prétendent, en effet, qu’à l’époque de l’évaluation du projet Inkari, celui de l’archéologue José Miguel bastante Abuhadba n’était pas encore approuvé, contrairement aux affirmations formulées dans la « Resolución » du 02 septembre 2014. Le projet Inkari, présenté le 14 juillet, aurait donc l’antériorité. Les responsables de la Direction Décentralisée du Ministère de la Culture ont sept jours ouvrables pour communiquer à l’Institut Inkari – Cusco les documents sollicités.
Ce n’est que le 27 octobre 2014, que Thierry Jamin et son groupe reçoivent enfin une copie des « rapports techniques » demandés. C’est une vraie surprise !
Un premier rapport, N° 148 – 2014 – JMBA – RPIAISHM – PANM – DDC – CUS / MC, en date du 7 août 2014, déclare le caractère « non viable » du projet Machu Picchu de l’Institut Inkari Cusco du fait de l’existence d’un projet « concurrent » présenté par les responsables mêmes du Sanctuaire Historique de Machu Picchu. Destiné à Fernando Astete Victoria, ce rapport a été rédigé par l’archéologue José Miguel Bastante Abuhadba (COARPE N° 040281), lequel est précisément co-directeur du fameux projet !
On serait en droit de se demander où est la partialité et le devoir d’équité des responsables locaux du Ministère de la Culture. Comment peut-on être juges et partie pour évaluer de manière professionnelle et objective le projet présenté par l’Institut Inkari ?
Dans un autre « Rapport Technique » N° 350 – 2014 – PANM – DDC – CUS / MC, en date du 11 août 2014, l’archéologue Piedad Champi Monterroso précise que « al respecto esta jefatura hace suyo el informe N° 148 – JMBA – RPIASHM – PANM – DDC – CUS / MC presentado por el lic. José Miguel Bastante Abuhadba, donde sustenta de manera tecnica y ojetiva los trabajos de investigación arqueológica e interdisciplinaria, previstas para ser ejecutadas en él ámbito del Santuario Histórico de Machupicchu, periodo 2014 – 2017 ».
Naturellement, l’un et l’autre « oublient » de mentionner que le fameux projet de « recherche archéologique et interdisciplinaire » était présenté… par eux-mêmes ! Un nouvel hommage au professionnalisme de ces archéologues…
Sur la base de ces deux « Rapports Techniques », l’archéologue Sabino Quispe Serrano, attaché à la Dirección de Coordinación de Calificación de Intervenciopnes Arqueológicas, rédigea le Rapport N° 451 – 2014 – CCIA – AFPA – SDDPCDPC – DDC – CUS / MC, en date du 13 août 2014, par lequel il déclare « Improcedente » le projet de recherche archéologique présenté par Thierry Jamin et l’Institut Inkari – Cusco.
Voilà, Chers Amis Internautes, comment on enterre un projet !
Bien-sûr, Thierry Jamin et l’Institut Inkari – Cusco pourraient de nouveau faire appel de la décision prise par la Direction Décentralisée du Ministère de la Culture de Cusco en leur refusant leur permis de recherche sur la base de critères totalement partiaux et contraire à la plus élémentaire éthique professionnelle.
Il apparaît clair que cette incroyable découverte réalisée à Machu Picchu en avril 2012 par l’Institut Inkari est devenue une affaire politique. Les responsables actuels du Pérou ne permettront jamais à Thierry Jamin et à ses compagnons de réaliser l’ouverture des chambres funéraires situées sous le fameux « Temple aux Trois Portes ».
Nous espérons que, grâce à ces explications très factuelles, les Internautes du monde entier, les responsables politiques péruviens, et les professionnels de la recherche archéologique auront une idée objective de ce qui s’est réellement passé dans cette incroyable « affaire de Machu Picchu ».
Le comportement plus que critiquable et le manque total d’éthique professionnelle des responsables de la Direction Régionale de Culture – Cusco de l’époque et du Sanctuaire National Historique de Machu Picchu n’est pas à l’honneur de la recherche archéologique péruvienne.
Nous espérons que l’Histoire finira par rétablir la vérité et rendra justice à Thierry Jamin, à David Crespy, à Hilbert Sumire et à toute l’équipe Inkari. L’avenir le dira…